Rav Oury Cherki

L'Algérie d'Erets Israël

Guide pratique et calendrier hébraïque, Année 5766 



L'Algérie est une terre d'exil. C'est ainsi que nous et nos ancêtres l'avons vécu au cours des siècles, comme d'autres Juifs dans d'autres pays. Il faut cependant rendre grâce à Dieu de ce que notre exil s'est déroulé dans un climat comparable physiquement et mentalement à celui d'Erets Israël. Le Talmud (Jér Cheviit 6,1) déjà interprète les paroles insolentes de Sennachérib, roi d'Assyrie, qui parlait aux Judéens d'un pays comme le vôtre (II Rois 18,32), comme se référant à l'Afrique du Nord (Africa).

Il n'est donc pas étonnant que des traditions se soient conservées dans notre communauté, telle l'identification du Karpass et du Maror du soir du Séder comme étant le céleri et la romaine, l'observance de la Soucca, la consommation de grenade à Roch Hachana, la consom- mation de pintade (que les Poskim actuels autorisent sur la foi du témoignage des rabbins d'Algérie), la connais- sance de la taille de l'olive, et surtout, la joie de vivre.

De plus, un des maîtres de la Michna, Rabbi Yehouda Ilaï considérait que toutes les terres et mers incluses entre deux lignes parallèles partant des frontières nord et sud d'Erets Israël en direction de l'occident jusqu'au bout de la Mer Méditerranée, sont considérées comme faisant partie d'Erets Israël pour ce qui concerne certaines règles (cf Guittin 8a). Selon cette opinion, la majorité du territoire de l'Algérie ferait partie de la Terre Sainte! (cf Atlas Erets Israël ligvoulotéha du Rav Ariel, vol. I, p. 67). Toutefois cette opinion n'a pas été retenue; mais le fait même qu'elle ait été émise par un des grands docteurs d'Israël est un peu de baume dans le coeur des enfants d'Israël qui y ont vécu les temps de captivité.