Entretien avec le rav Oury Cherki

Le P'tit Hebdo, Yom Ha'atzmaout 5767



- Bonjour c'est un plaisir pour nous de vous rencontrer à la veille de Yom Haatsmaout. Racontez-nous un peu votre parcours en Israël! Date d'arrivée, famille, implication dans la communauté...

Depuis toujours nous étions attachés à la terre d’Israël et à l’espérance du rétablissement de notre souveraineté. C’était le message transmis des profondeurs des âges par nos maîtres et nos ancêtres. Depuis longtemps notre famille se préparait à la Alya, et la victoire des six jours a été le déclic. Je suis arrivé avec mes parents à l’âge de treize ans, et après mes études secondaires j’ai étudié à la Yéchiva du Merkaz Harav. J’ai servi dans l’artillerie. Aujourd’hui, marié et père de sept enfants, j’enseigne au Machon Meïr, exerce le poste de rabbin de la communauté Beit Yehouda (du nom de mon maître le rav Yehouda Ashkenazi, zal), et je m’efforce de renforcer les liens de nos frères encore exilés avec notre entreprise de renaissance nationale.

- Que ressentez vous la veille de ce grand jour, pour Yom hazikaron?

Eretz-Israël est acquise, comme la Thora et le monde à venir, par des souffrances. Si consolation il y a, c’est de savoir que nos disparus participent à un des plus grands événements de notre histoire collective.

- Entre nous, à Yom Haatsmaout, vibrez-vous autant que lors de votre première année de l'Alya?

Encore plus. Les années qui passent permettent d’approfondir le sens de l’aventure exceptionnelle que vit notre peuple. Les crises profondes que nous traversons ces derniers temps, telles l’expulsion des juifs de Katif, la corruption de la classe politique, la menace iranienne, et tant d’autres, sont autant d’éléments de la stratégie de la Providence sur la route de l’élaboration de l’identité d’Israël, pour l’amener à remplir son rôle universel. Comme toutes les fêtes hébraïques, Yom haatsmaout est un repère de permanence et de joie dans une réalité mouvante.

- Qu'avez-vous l'habitude de faire en particulier ce jour là?

Comme chaque année, nous sommes plusieurs communautés, francophones pour la plupart, à nous réunir pour prier ensemble le soir de la fête au Kotel. Il y aura des divré-Thora, de l’animation et un buffet. Venez tous, il y a de la place pour tout le monde.

- Pensez-vous que l'on pourrait organiser autrement cette grande fête?

Il devrait y avoir une grande manifestation de solidarité nationale. L’Etat d’Israël appartient à tous les juifs, au-delà des divergences.

- Que voudriez vous souhaiter à notre jeune état pour son anniversaire?

Que tous les juifs, même religieux, retrouvent à travers le renouveau national, le visage de Dieu, libérateur d’Israël.