Rav Oury Cherki

Actualité du noachisme

Sivan 5771



La tradition hébraïque a, depuis son origine, pensé la relation qu’elle entretient avec le reste de l’humanité, c’est-a-dire avec la quasi-totalité du genre humain. Contrairement à d’autres traditions, le judaïsme a résisté à la tentation de l’impérialisme culturel ou politique, en admettant le statut de « fils de Noé » (Ben Noach) pour les non-juifs respectueux des sept commandements destinés à l’humanité civilisée, qui reproduisent les bases minimales de la morale universelle. Le ben noach fidèle à la loi du noachisme devient l’interlocuteur du judaïsme, dont il peut s’inspirer dans son cheminement spirituel propre.

L’état actuel de l’humanité est un mélange hétérogène de deux tendances. D’une part une expansion de l’athéisme, et d’autre part un regain d’intérêt pour les spiritualités, religieuses ou mystiques. Paradoxalement, le noachisme pourrait constituer un foyer commun à ces deux cheminements. En effet, la loi noachide ne comporte aucune théologie positive, mais seulement le rejet de l’idolâtrie. De même la nature du sentiment religieux chez le noachide n’est pas définie par un dogme. C’est dans son intériorité propre, ou dans celle de sa civilisation, que le noachide découvre les éléments de sa vie religieuse.

La redécouverte du noachisme est susceptible de dépasser les contradictions dans lesquelles l’humanité se débat. C’est peut-être là que se trouve la réponse à la tension entre les civilisations qui menace la paix mondiale. La tenue cet été en Israël d’un séminaire d’études destiné aux non-juifs francophones intéressés par le message d’Israël aux nations, participe des efforts de notre génération pour l’édification d’un monde meilleur, ou se fait entendre la Thora issue de Sion, et la Parole de Dieu de Jérusalem.