Rav Oury Cherki
Le noachisme de R. Yehouda Ayache
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Maimonide (MT melakhim VIII, 11) introduit une distinction fondamentale entre deux manières d’être juste chez les nations. D’une part celui qui s’acquitte des 7 commandements de la loi noachide pour des raisons intellectuelles et morales : le « sage des nations ». D’autre part, il y a le « ‘hassid » (vertueux), qui reconnait l’origine révélée de ces commandements. Ce dernier a part a la vie du monde à venir à la manière des enfants d’Israël. Le destin du sage n’est pas précisé dans la tradition, car l’immortalité de son âme relève d’une catégorie différente de celle d’Israël (cf. Iggerot reiya du rav Kook vol. I p. 100). Notre maitre Rabbi Yehouda Ayache (in Le’hem yehouda op. cit.) fait a ce propos deux remarques : a) la distinction entre le sage et le ‘hassid a pour origine le fait que l’alliance de Dieu avec l’humanité noachide a été suspendue depuis que l’humanité l’a délaissée (BK 38a). b) Pour restituer l’alliance il est nécessaire de passer par un double processus : l’acceptation solennelle de la Loi noachide (qui se fait en presence d’un Beit-Din? cf. Maimonide op. cit. VIII, 11), et la reconnaissance de son origine mosaïque et révélée. C’est ainsi qu’un individu de l’humanité peut retrouver le statut de « metsouvé ve-ossé », de celui qui agit à cause du commandement et non pas seulement pour des considérations d’ordre purement humaines. Le souci de clarifier le message universel du judaïsme a toujours été à l’ordre du jour de nos maitres, même en des temps où la voix d’Israël était mise en sourdine.