Rav Oury Cherki
Ribach et la kabbale
5779
L’etude de la partie secrete de la Thora devient de plus en plus populaire dans de nombreux milieux. Il est donc important de clarifier quelle est la position de la tradition par rapport a ce type d’etude et sa diffusion dans le grand public. Il est aujourd’hui acquis que la kabbale releve de la tradition authentique du judaisme. C’est l’aboutissement d’un apre debat au cours des generations, dans lequel la contribution de nos rabbanim a ete preponderante. Le texte le plus important en la matiere est le responsa de Ribach (#157), concernant la priere selon les kabbalistes.
Apres une breve citation des paroles d’un mitpalsef (« philosophailleur ») qui taxait la Kabbale d’etre une variante de la theologie chretienne ( !), il traite du probleme que pose a un monotheiste la coutume des kabbalistes d’orienter leurs pensee dans la priere vers les differentes sephiroth (emanations de Dieu). Il cite l’enseignement d’un de ses amis kabbalistes en Espagne, Don Yossef ben Chouchane, qui explique que la priere est evidemment adressee a Dieu seul, mais que l’evocation des sephiroth ressemble a une requete adressee a un roi terrestre auquel on demande de donner des ordres ses soldats pour la securite, d’ordonner au tresorier en matiere d’economie, au medecin pour la sante, etc. Cette explication semble satisfaire Ribach, (cf. Maamrei ha-Reiya du rav Kook, p. 518), qui cependant se tient a l’ecart de cette etude, a l’instar de son maitre, le Ran. De cette approche prudente de Ribach decoule la retenue avec laquelle la Kabbalah etait diffusee en Algerie, malgre l’adhesion dont elle jouissait aupres de la grande majorite des ‘Hakhamim. Elle restait, comme il se doit, le lot de quelques cercles d’elite, dignes de sa lumiere.